A.gifCe billet est le premier d'une série que je veux écrire depuis quelques temps : Mettre en perspective ce que nous disent les sociologues des religions sur les Témoins de Jéhovah et la réalité, perceptible non pas seulement par des témoignages d'apostats dans mon style, mais par tout un tas d'indices externes, qui démontreront simplement que plusieurs sociologues ont un biais, puisqu'ils ne souhaitent ou ne peuvent pas collecter les informations où elles sont, c'est à dire pas seulement dans les déclarations et écrits officiels du mouvement ou dans une "observation participante" superficielle. Pour illustrer ce quasi-rejet de la parole de "l'apostat", je ne pouvais que mettre en logo, le symbole du CESNUR, le Centre des Etudes sur les Nouveaux Mouvements Religieux, dont certains des membres ou participants à ses colloques se sont fait connaître par ce point de vue.

J'ai déjà eu à faire à plusieurs sociologues des religions soit par ce que j'ai écrit sur leur travail, soit par mes commentaires sur le blog de certains d'entre-eux. Je n'ai jamais eu aucun contact sérieux par contre avec ceux qui s'occupent des Témoins de Jéhovah pour leur travail, c'est à dire, aucun n'a pris d'informations sur mes sites ou est venu en chercher auprès de moi, ni même auprès d'aucun de mes amis sur Internet: Les ex-Témoins de Jéhovah ne semblent pas reconnus par ces sociologues comme une catégorie fiable pour collecter des informations sur le mouvement.

Dès lors se coupant d'une partie de l'information disponible, ils ne leur restent que trois sources d'informations possibles:

  • L'observation participante, dans le cas des Témoins de Jéhovah, certains se sont fait passés pour des "amis de la vérité", c'est à dire de possibles recrues qui viennent aux réunions des Témoins de Jéhovah, sans se soucier que ce genre de personnes cataloguées n'ont pas accès à une bonne partie des informations internes aux mouvements.( voir d'ailleurs une analyse toute fraîche d'un étudiant en science de l'information lors de sa visite au "Mémorial")
  • Le mouvement lui-même. (ses avocats, ses porte-paroles). Ironiquement on peut lire sous la plume de plusieurs sociologues spécialistes des Témoins de Jéhovah, la quasi-reprise des communiqués de presse de Témoins de Jéhovah, si ce n'est dans la forme exacte au moins dans le fond, et ce sans aucune mise en distance, nous évoquerons plusieurs cas lors de mes notes, MAIS paradoxalement, les écrits du mouvements quand ils contredisent ouvertement les déclarations publiques du mouvement sont parfois tout simplement ignorés voire niés comme on le notera dans une prochaine note !!!
  • Les autres sociologues et historiens sur le sujet: Et là, le problème c'est le nombre de sociologues ou historiens qui s'occupent du sujet en question. Si il y a peu de sociologues qui s'occupent des Témoins de Jéhovah, il y aura peu de diversités. Pire certains pourront s'être occuper d'un angle d'étude sur les témoins peu polémique et qui n'apporte que peu aux problèmes soulevés par les Témoins dans notre société.

Pourquoi un avant-propos avant de se lancer dans cette série. Simplement pour bien faire comprendre la difficulté de se lancer dans ce sujet. S'il m'est arrivé de subir quelques menaces écrites ou orales (ou plutôt quelques promesses de mort dans les mains du dieu Jéhovah) par des Témoins de Jéhovah suite à mes critiques, je n'ai par exemple jamais subi d'ennuis judiciaires avec mes critiques sur les antisectes comme Mme Delporte ou M. Brard. Mes critiques ne m'ont apportés (pour l'instant) que des ennuis prévus en ce qui concerne les Témoins de Jéhovah ou et pas d'ennuis du tout pour "les antisectes", et il est bon de le préciser avant toute chose.

Dans le cas des sociologues, je ne m'attendais pas vraiment à cet univers impitoyable, à peine ai-je écrit sur les travaux de deux sociologues que ma boite aux lettres électronique vrombissait de menaces, quand il ne s'agissait pas de ma boite aux lettres classique avec menace de procès, je m'évertuerais ici à rappeler l'affaire la plus récente.

En Février 2008, je tombais sur l'article de Régis Dericquebourg publié dans les annales de la recherche urbaine sur l'implantation des édifices des Témoins de Jéhovah en France. Cet article me faisait bouillir et provoquait en moi ce commentaire sur les newsgroups:

http://www.annalesdelarechercheurbaine.fr/IMG/pdf/Dericquebourg_ARU-96.pdf

La conclusion est édifiante, la construction d'une salle serait locale et pas de décision nationale, juste une structure nationale de prêt, si ce brave monsieur n'était pas allé interrogé seulement les chefs jéhovistes (et passons sur le repompage intégral de l'histoire des TJ en France à partir de "l'annuaire" même des Témoins de Jéhovah, on fait confiance aux TJ dans ce cas pour ne pas attaquer pour violation de copyright), il aurait su que tout passe par le surveillant de circonscription, qui encourage, (pas de lui-même mais en consultation avec le Béthel) les locaux a soit construire, soit agrandir ou rénover une Salle. Que tout projet doit être présenté à l'autorité nationale et peut se faire retocquer. Par exemple une petite congrégation du Sud-Ouest dans laquelle j'étais au milieu des années 90 avait vu 4 projets qu'elle avait monté refusés par le Béthel de Louviers.

Alors dans le style il est libre max, Dericquebourg aurait pu trouver un autre sujet. Dans plusieurs projets que j'ai pu suivre, les équipements prévus par l'autorité nationale allaient des chiottes aux moquettes... dans le genre projet local, c'était terrible, mais domi s'il passe par-là pourra me contredire ou me suivre...

Bye

Charles

Mon titre, outre le nom de monsieur Dericquebourg, comportait un jugement de valeur sur la personne de monsieur Dericquebourg en rapport avec cet article, je ne le reproduirai pas ici , il a été effacé par mes soins sur Google, néanmoins il est bon de le savoir la polémique portera là-dessus et malheureusement rien que là-dessus.

Domi, l'ami que j'avais appelé et qui a été un responsable dans la construction des Salles du Royaume d'un quart de la France, apportera ce commentaire, qui bien que nuançant quelques peu mon expérience locale, n'ira pas moins en grande partie dans mon sens:

Bonjour, Pour poursuivre. La construction d'une salle est la réponse à un besoin local mais pas toujours car nous avons connu des constructions inutiles. Ce besoin est: soit trop de personnes dans une même salle, soit un loyer excessif, soit la salle qui s'écroule parce que la précédente a été mal construite (Aucanville), soit des défauts de structures graves mal appréciées au début (Agen), etc. Le comité de construction régionale est ensuite consulté car il maitrise les coûts et les servitudes. Il est le sage conseiller. "Le surveillant de circonscription possède tous les renseignements pour permettre à une congrégation d’entrer en contact avec le comité concerné si elle a besoin de ses services. La Watchtower a fourni aux comités régionaux un ensemble de modèles standard de Salles du Royaume et surveille la gestion du Fonds pour la construction de Salles du Royaume. C’est à partir de ces plans de base que les anciens font leur choix." (SIC).

Dès lors qu'un prix approximatif de construction est donné, La congrégation doit en priorité financer son projet (le non écrit: sur la base d'emprunts personnels + ou - encouragés par les anciens). Eventuellement solliciter des congrégations aux environs.

Effectivement, de la moquette au paillasson (caricature) le Béthel vérifie et conseille. D'ailleurs E. T. qui était alors un ami, était chargé de vérifier la conformité de la salle. Je n'ai plus le nom de son responsable. L'objet de cette vérification était saine: éviter les excès qui pourraient être réalisés sur le plan local. Lorsque l'environnement le justifie, il est fait appel à un architecte (Tj) pour mieux conformer la construction. Un côté bénéfique a été le respect des règles relatives à l'incendie (classe M3,M4, etc). L'aberration est que la moquette était quasi obligatoire et que celle-ci ne satisfaisant plus aux normes a du être retirée. Les congrégations qui voulaient mettre du carrelage ont été déboutées, pour ensuite enlever ce qui avait été imposé.

La liberté a reposé et repose donc davantage sur la décoration intérieure (mais dans une limite) et l'aménagement extérieur (choix limité aussi), limite définie par les plans de base. Se passer de l'aval du Béthel c'était possible mais dans ce cas, il ne faut pas compter sur l'emprunt

Donc refuser par le Béthel de Louviers, oui c'était possible. J'ai connu quelques cas. L'indépendance, même venant de personnes capables, n'a jamais été appréciée. Selon la vision de la WT, c'est un peu normal que cela se passe ainsi. La salle du royaume est d'une manière indirecte, mais certaine (via l'excommunication d'un ou plusieurs anciens toujours possible), la propriété foncière de la Watchtower. On dit qu'elle appartient à la congrégation locale mais c'est faux. Vrai sur le papier (s'il n'y a pas eu d'emprunt) mais faux sur les faits. L'autorité invisible est toujours exercée

La façon dont j'ai vécu cela est la suivante: Cette façon de faire a été enseignée comme un moyen d'harmoniser, d'économiser, mais dans la réalité c'est vite devenu un moyen d'y mettre son nez, surtout de conserver l'autorité sur ce qui se faisait. D'un point de vue historique, la façon bonne enfant de réaliser une salle du royaume dans les années 80, fut assez vite remise en question. Il fallait l'autorité du Béthel. EN France par exemple, l'autorité de certains comités dont celui de B. créaient de l'ombre à sa majesté. Très vite c'est le surveillant itinérant qui validait qu'un proclamateur puisse participer à une construction. On a même vu des anciens être responsable d'un corps de métier qu'ils ne connaissaient absolument pas. Je ne maitrise plus parfaitement le sujet (car j'ai un peu oublié) mais avant d'arréter pour surcroit d'activité, j'ai participé à la construction de 25 salles environ et j'ai fait parti du comité de B. Je profite de cela pour dire que j'honore frère B. qui a permis qu'un esprit d'initiative puisse débuter en France en 1983 sans que nous soyons excommuniés. Cet esprit qui débuta eux US, se poursuivit au Canada, gagna l'angleterre et s'étendit en Europe par notre entremise, fut etouffé par le siège central de Brooklyn. En Juin 1987, je suis allé visiter le Béthel d'Angleterre et j'ai discuté avec le responsable qui venait de recevoir les nouvelles directives. Dans les jours qui suivirent, Peter m'a permis de lire la lettre envoyée. Directives que nous avons mis en oeuvre en France bien plus tard. Directives dont je vous ai donné un aperçu et dont on peut retrouver une partie dans les KM, les autres étant destinées au surveillant itinérant et au président du comité de construction régionale. Souhaitant avoir contribué

Monsieur Dericquebourg me contactera en mail très courrouçé:

Voici d'ailleurs son texte:

Vos remarques sur la construction des salles du Royaume sont intéressantes . Le débat qui s'ensuit aussi notamment à propos des procédures de vérification de sécurité . Je me suis occupé de la construction d'une salle de spectable dans mon université et nous avons été obligé de passer par un bureau de vérification . Nous avons choisi Véritas qui s'est penché sur tous les matériaux , toutefois sans se prononcer évidemement sur leurs couleurs ou les fournisseurs. Votre expérience de construction d'une salle du Royaume n'est pas la même que l'observation que j'en ai.

Votre titre le "*" est intéressant . Il me servira pour la couverture d'un prochain livre. j'y ajoutera votre nom pour ne pas plagier. Vous utilisez l'insulte. C'est bien. Je me suis demandé autrefois comment des organisations arrivaient à être des égoûts. Eh bien c'est simple : on descend par paliers. Un fois, un palier immonde atteint, on s'habitue puis on descend vers un autre palier encore plus immonde et ainsi de suite.

Le "*"

le "*" correspond aux termes que j'utilisais pour définir monsieur Dericquebourg en rapport avec l'article critiqué, comme expliquer ci-dessus, je ne le reproduirais pas.

j'en ferai part dans le fil de discussion le 29 Février:

''Notez que le grand maître Dericquebourg himself m'a fait une réponse pas content, il serait bien inspirer de venir défendre son travail ici, et qu'on dissèque ensemble ses sources et méthodes "d'observations", histoire qu'on rigole de la méthodologie de travail de certains sociologues des religions sur les sectes.

Bye

Charles

''

deric.JPGFace à cette invitation certes polémique de venir se défendre en public, mais on parle d'un sujet sensible et qui engendre beaucoup de "victimes" (qu'il faille les croire ou non ne fait pas parti de la note d'aujourd'hui) le ton deviendra cordial en privé, monsieur Dericquebourg ne voulant peut-être pas se trouver pris en défaut en public se calme, je le précise à Domi d'ailleurs dans le fil de discussion, le 1er Mars 2008:

Je suis finalement en discussion en mail privé avec M. Dericquebourg, et le débat devient plus productif, si tu veux je lui fournit ton adresse.

Bye

Charles

Je ne reproduit pas pour l'instant cette conversation en mail qui ne dura que quelques jours, néanmoins il faut savoir qu'elle sera dépassionnée, et qu'à la fin monsieur Dericquebourg me demandera mon adresse postale pour m'envoyer des "tirés à part d'articles" (message du 25/03/09). Je vous laisse découvrir le contenu de ces "tirés à part" que je recevrai finalement en Juin 2008 dans ma boite aux lettres (cliquez sur l'image à gauche)

Bien sûr, il est clair qu'il y a eu en public des idées et des témoignages avancés et même un débat en privé (monsieur Dericquebourg n'ayant pas répondu à mon invitation de débattre en public), prétendre dès lors "qu'il m'est loisible de contester son point de vue en apportant des éléments vérifiables qui manqueraient à son étude." et "qu'au lieu d'utiliser cette voie, vous utilisez l'injure" relève d'un raccourci simpliste, infirmer par ma reproduction ici du débat dans sa partie publique.

Vous noterez que l'avocat qui m'écrit est aussi Pasteur d'une église évangélique africaine, et sociologue des religions, c'est en tout cas ainsi qu'il est présenté sur un site de défense des minorités religieuses (communément appelées "sectes) à qui il a accordé une interview défendant celles-ci, il est l'auteur de plusieurs livres il édite un blog, "Vie de la Terre" qu'il maintient conjointement avec un membre de l'association "Non à la drogue, Oui à la Vie", association fondée suivant les informations de son site officiel par Xavier Deluc, et qui aurait des liens avec l'Eglise de Scientologie suivant ses critiques ( et d'ailleurs suivant le blog du site de l'association mis en lien ici qui pointe sur un blog défendant la scientologie. Aux dernières nouvelles de Mars 2009, M. Kounkou serait candidat à la présidentielle au Congo.

Néanmoins le sujet n'est pas monsieur Kounkou, mais les difficultés de critiquer le travail des sociologues des religions. L'affaire n'aura pas de suite, les faits étant prescrits. De plus, je téléphonerais quand même à monsieur Kounkou pour trouver un arrangement, il me demandera de supprimer les messages sur Google, je ferai les démarches nécessaires, bien que je n'en avais pas l'obligation, et supprimerait tous mes messages se rapportant à cette discussion sur ce moteur de recherche. (bien sûr il est impossible de supprimer les messages des autres, même quand ils incluent votre message précédent)

N'ayant rien vu venir depuis, je croyais l'affaire réglée jusqu'à ce que je m'inscrive sur une mailing-list consacrée à la défense des minorités religieuses "entraide spiritualités", partant du principe qu'il vaut mieux discuter avec ceux avec qui on est pas d'accord qu'avec ceux qui pensent comme nous. Sur cette liste est (ou était) inscrit monsieur Dericquebourg, qui y participait de temps en temps. Mon arrivée a forcément fait des étincelles puisque les acteurs de ce site n'ont pas l'habitude de discuter avec ceux qu'ils fustigent de mener "une chasse aux sorcières" moderne. Par exemple, un Témoin de Jéhovah m'a demandé précisément qui j'étais, dans son intervention il parle positivement du fait que monsieur Dericquebourg est inscrit sur la liste,

je lui répond à ce sujet ceci:

Oui, oui on se connait bien, on a échangé en mail… Nous sommes en désaccord sur sa méthode de travail, je considère que « l’observation participante » telle qu’il l’a pratiqué chez les TJ est imparfaite… simplement et tu le sais, qu’on « bichonne » les « amis de la vérité » (ce pour quoi on le prenait) tout en ne les incluant pas dans nos cercles d’amis, bref par ce statut il était privé de tout le fonctionnement sociologique et psychologique «entre TJ » (ce que j’appelle le folklore TJ- pas toujours péjorativement d’ailleurs) de plus, même un TJ baptisé n’a pas accès à toutes les informations, et il faut monter (comme dans toute société humaine hiérarchisée d’ailleurs) les différents cercles de pouvoir pour avoir une peinture complète d’un mouvement. Je rigole à l’idée que nous nous soyons accroché sur le thème des constructions-rénovations des Salles du Royaume et que je sois à l’heure actuel dans le même conflit avec Mme Delporte (avec les mêmes risques pour moi actuellement- Régis comprendra l’allusion) qui m’a obligé de retirer mon article sur mon blog ; décidément la manière dont les TJ construisent et rénovent leur Salle est un sujet politique ;-)

Encore une fois monsieur Dericquebourg ne répondra pas en public, même depuis, il ne participe plus à la liste, néanmoins en privé, il demandera au modérateur de la mailing-list de carrément supprimer les propos ci-dessus, suivant les affirmations en mail de ce dernier. Dans ce dernier cas, il n'est plus question "d'injure", on a semble-t-il pas le droit de critiquer en public le travail de monsieur Dericquebourg, la forme de la critique n'étant plus un problème dans ce dernier cas.

Juste avant que je publie cette note, un dernier rebondissement est intervenu. Le modérateur de cette liste a fermé les archives au public, curieusement le lendemain monsieur Dericquebourg participait de nouveau à la liste alors qu'il avait disparu.

Voilà vous êtes averti, il est possible que cet "Avant-Propos" soit déjà la conclusion du sujet, si monsieur Dericquebourg continue de ne pas vouloir se défendre sur la place publique, mais agir en secret pour ne pas discuter du biais qu'ont certains sociologues dans la méthode de récolte des informations qu'ils utilisent. Même si on en arrive là, il faudra bien qu'un jour ici ou ailleurs, ce débat ait lieu, tant il est primordial sur un sujet touchant à la liberté de religion et la liberté de pensée.